Comment éduquer une fille de 13 ans ?

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Discipline positive avec les adolescents : 7 suggestions pratiques pour un lien de qualité

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Dans le cadre de mes activités de soutien psycho-pédagogique, j’ai la possibilité de travailler avec de plus en plus d’adolescents. Auparavant, j’ai travaillé avec des enfants de l’élémentaire et je voulais mieux comprendre cette période d’adolescence qui est souvent considérée comme si difficile. C’est dans ce contexte que j’ai acheté le livre de Jane Nelsen Positive Discipline for Teenagers.

Je vous donne le premier aperçu, qui me semble essentiel compte tenu des nombreux témoignages que je reçois d’adolescents (et de leurs parents) sur la difficulté de construire un lien de qualité et de communication positive au sein de la famille.

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1. A partir d’un regard d’amour pour développer le lien éducatif

La coopération implique, tout d’abord, d’atteindre l’adolescent au cœur de son problème, de le transformer avec lui en une opportunité d’apprentissage.

En cas de conflit (par exemple, surpasser le couvre-feu, l’école punition/temps de colle, mauvaises notes, etc.), le dialogue doit toujours commencer à partir de la connexion. Cette connexion se fait à la condition de démontrer un réel désir de comprendre le monde intérieur de l’adolescent (ton doux, approche bienveillante qui se traduit par des éléments de communication non verbale). Quand le véritable désir d’entrer en relation est absent, la communication non verbale nous trahit… et l’adolescent risque de fermer comme une huître.

Pour établir un lien, il faut s’efforcer de se mettre à la place de l’adolescent, de lui faire part de ce que nous comprenons de la situation et de poser des questions (p. ex. êtes-vous fatigué d’aller à l’université ? vous sentez que vous n’êtes pas à la hauteur ? avez -vous besoin de plus d’autonomie ? …).

Entrez dans le monde de la nature même de l’échange pour faire émerger une véritable recherche de solutions en coopération. — Jane Nelsen

2. Offrez une écoute empreinte de curiosité sincère.

Les questions de curiosité dans la discipline positive visent à comprendre pleinement la réalité de l’autre, dans ce cas de l’adolescent dans le cas qui nous intéresse ici.

Jane Nelsen nous avertit :

  • la vraie question de la curiosité n’est pas une question que nous connaissons déjà.
  • ce n’est pas non plus une question à laquelle nous ne sommes pas vraiment intéressés à répondre.
  • il perd son sens si l’adolescent est punissable après avoir partagé des informations avec honnêteté.

3. Ne soyez pas envahi par ce que les autres vont penser et garder à cœur ce qui est important pour l’adolescent

Ne vous laissez pas envahir par ce que les autres pensent être de faire taire la petite voix qui juge, critique, raisonnement en termes de stéréotypes et de préjugés. Il s’agit, au contraire, de raisonner en termes de besoins et d’élan vital (qui contribue à augmenter le niveau de bonheur de l’adolescent, ce qui correspond à sa profonde aspiration, qui donne sens et plaisir maintenant et à l’avenir en s’appuyant sur ses forces tout en développant son sens de la responsabilité individuelle).

Cela nécessite de changer nous-mêmes plutôt que de vouloir changer les adolescents : qu’est-ce qui est dans l’intérêt de l’adolescent ? qu’est-ce qui est bon pour lui (plutôt que ce que je pense est son intérêt et ce que je pense est bon pour lui) ?

4. Remplacer la critique et l’humiliation par des encouragements

Eduquer n’est pas punir, c’est enseigner. Enseigner n’est pas de faire des leçons morales, c’est de s’appuyer sur l’intelligence des adolescents pour comprendre comment leur comportement peut être préjudiciable et c’est de remarquer et de valoriser les comportements appropriés (exemple : montrer sa gratitude quand un adolescent met la table alors qu’on se bat habituellement pour le faire, remarquez les efforts et les progrès sur un note croissante même si elle reste en dessous de la moyenne, proposer des stratégies efficaces pour améliorer les notes plutôt que de menacer ou de priver…).

5. Veiller à ce que le message d’amour soit entendu

Lorsque notre adolescent fait une erreur et que nous voulons l’aider à en faire une opportunité d’apprentissage, le premier chose à faire est d’entrer en contact avec lui/elle, de le rejoindre par un mot ou un geste. Ensuite, nous sommes intéressés par ce qui s’est passé et ce qu’il/elle peut apprendre de son erreur. Ainsi, le message d’amour passe devant le reste et se traduit concrètement dans notre façon d’agir. — Jane Nelsen

Par exemple, lorsqu’une adolescente rentre à la maison plus tard que prévu après une soirée, il est plus efficace d’exprimer son soulagement de la voir rentrer à la maison en toute sécurité plutôt que de la réprimander d’être en retard. De plus, une punition, ne décourage pas de recommencer… mais de mieux cacher des actions désapprouvées par les parents.

Se concentrer sur le message d’amour (vous connaître en sécurité est essentiel pour moi) ouvre la porte au dialogue et à la recherche de solutions (revisez ensemble l’accord qui permet aux parents et aux adolescents d’assurer le respect du cadre et des responsabilités).

6. Impliquer les adolescents dans la recherche de solutions

Choisir de se concentrer sur le lien nous ouvre à une communication de qualité avec nos adolescents et permet nous voyons par erreur des occasions de leur enseigner des compétences essentielles telles que le respect des engagements (qui marche main dans la main dans le respect mutuel). — Jane Nelsen

Lorsque les adolescents sont impliqués dans la recherche de solutions, ils sont plus susceptibles de respecter les solutions conclues ensemble. Ces solutions diffèrent d’une famille à l’autre selon les problèmes rencontrés : elles représentent une solution gagnant-gagnant pour satisfaire les besoins des parents (besoin de sécurité, besoin de respect) et des adolescents (besoin d’autonomie, de liberté).

7.Consigner des accords dans le respect mutuel

Un véritable accord mutuel et respectueux est construit dans le dialogue, et non dans une exigence à laquelle l’adolescent devra se conformer.

Cela peut passer par un message du type :

Je ne suis pas d’accord avec cette solution, mais je suis prêt à poursuivre cet échange jusqu’à ce que nous trouvions une formule respectueuse de tous. Maintenant, si pour l’instant, c’est impossible, je vous suggère de garder le même cadre jusqu’à nous trouvons une autre entente satisfaisante.

Par exemple, je pense à un étudiant de 13 ans que j’accompagne dans son apprentissage. Nous prenons toujours quelques minutes à la fin de la session pour parler officieusement de ses émotions, de ses succès, de ses échecs, des stratégies à mettre en œuvre. Une fois, il m’a dit qu’il avait eu une forte altercation avec son père parce qu’il avait joué la tablette plus longtemps que le temps imparti et qu’il avait été « pris » par son père. Ce dernier l’a alors contesté avec cœur et le garçon se sentait humilié, impuissant et même pensé à des moyens de mieux se cacher la prochaine fois… Nous avons essayé de comprendre pourquoi son père avait répondu ainsi et comment ils auraient pu se débrouillé sans violence. Je lui ai demandé quelle était la règle du temps de jeu, qui l’avait adoptée, comment il jugeait cette règle, quels étaient ses besoins pour lui, quels besoins son père avait voulu satisfaire en réagissant de cette façon, et quelles émotions cette réaction avait suscité chez l’adolescent. Il s’avère que la règle a été imposée dans un non négociable par les parents et que le garçon ne saisit pas ses tenants et aboutissants (peur des parents pour sa santé mentale et physique par trop de consommation d’écran, anxiété pour son succès scolaire, désir de contribuer à une vie saine…). Si la règle avait été discutée par et en permettant aux parents et aux enfants d’exprimer leurs vulnérabilités (émotions, peurs, besoins), l’adolescent aurait été plus enclin à la respecter et aurait eu le droit de demander à ses parents de la réviser en fonction de ses nouveaux besoins et de son âge… plutôt que de chercher des stratégies pour mieux se cacher. (En passant, j’ai prêté des livres sur l’éducation attentionnée aux parents 😉).

Source : Discipline positive pour les adolescents  : accompagner et encourager nos adolescents avec gentillesse par Jane Nelsen (Poche marabout éditions). Disponible en médiathèque, librairie ou sur Internet.

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non négociable par les parents et que le garçon ne saisit pas ses tenants et aboutissants (peur des parents pour sa santé mentale et physique par trop de consommation d’écran, anxiété pour son succès scolaire, désir de contribuer à une vie saine…). Si la règle avait été discutée par et en permettant aux parents et aux enfants d’exprimer leurs vulnérabilités (émotions, peurs, besoins), l’adolescent aurait été plus enclin à la respecter et aurait eu le droit de demander à ses parents de la réviser en fonction de ses nouveaux besoins et de son âge… plutôt que de chercher des stratégies pour mieux se cacher. (En passant, j’ai prêté des livres sur l’éducation attentionnée aux parents 😉).

Source : Discipline positive pour les adolescents  : accompagner et encourager nos adolescents avec gentillesse par Jane Nelsen (Poche marabout éditions). Disponible en médiathèque, librairie ou sur Internet.

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